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Le GIEC publie son nouveau rapport à un moment critique pour les vagues de chaleur, les inondations, les sécheresses et les incendies en Europe et dans le monde.

  • 13 Aug

Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a publié le 9 août son rapport intitulé "Climate Change 2021 : the Physical Science Basis". Ce rapport est la contribution du groupe de travail I au sixième rapport d'évaluation du GIEC et intervient après une longue session d'approbation à distance au cours de laquelle les coordinateurs du rapport ont soumis le document à un examen final avant sa publication. 

 Atlas interactif 

Ce rapport rassemble les dernières avancées de la science du climat et une analyse des preuves scientifiques les plus rigoureuses sur ses impacts afin de fournir une compréhension physique actualisée du système climatique et du changement climatique anthropique. Ce rapport a été lancé à un moment particulièrement critique pour le monde, avec des vagues de chaleur record, des inondations et des sécheresses dévastatrices, et des feux de forêt sans précédent qui ont balayé une grande partie du monde ces dernières semaines.
Le document, qui constitue la contribution du groupe de travail I au sixième rapport d'évaluation du GIEC, se compose de trois parties au total, accompagnées d'un résumé.
A partir de ce document sur la base physique, qui sera progressivement complété par les autres documents, quelques points clés et développements sont mis en évidence.

Résumé pour les décideurs politiques.

C'est également la première fois qu'un chapitre est consacré aux zones rurales (chapitre 9) et qu'il reconnaît leur importance et la vulnérabilité qui leur est associée, bien qu'il n'y ait pas de consensus dans la littérature sur certains facteurs qui peuvent augmenter ou réduire ca vulnérabilité. Comme le reconnaît sa coordinatrice, Marta G. Rivera-Ferre, de l'université de Vic, l'absence de définition (académique et administrative) de ce que sont les zones rurales ne permet pas de les "évaluer" de manière analytique. Mme Rivera-Ferrer souligne également la nécessité d'évaluer les impacts économiques à l'aide d'outils qui vont au-delà de l'aspect monétaire. C'est le cas, par exemple, de l'évaluation de l'impact du changement climatique sur les services écosystémiques fournis par les zones rurales et de montagne.  Enfin, le coordinateur souligne également la difficulté de faire la distinction entre les impacts causés uniquement par le changement climatique et ceux causés par l'action humaine dans des contextes socio-écologiques complexes. 

Le rapport est structuré en 12 chapitres distincts, complétés par un atlas de scénarios interactif inédit et un ensemble de 11 fiches d'information régionales. Ces fiches sont un sous-produit plus didactique et informatif, avec des informations régionalisées sur certains écosystèmes et régions clés. Les fiches d'information comprennent une fiche spécifique sur les zones de montagne du monde, qui résume les nouvelles preuves scientifiques sur la base physique de l'impact du changement climatique.

 Fiche d'information régionale sur les zones de montagne. 

Ce rapport constitue sans aucun doute une preuve solide du réchauffement irréfutable et sans équivoque du système climatique, et de l'influence manifeste de l'homme sur cette évolution. Le rapport souligne également que de nombreux aspects du changement climatique et des impacts associés se poursuivront pendant des siècles, même si les émissions anthropiques de gaz à effet de serre sont stoppées maintenant et complètement. Les preuves scientifiques corroborent le fait que plus nous modifions le climat, plus le risque d'impacts graves, étendus et irréversibles augmente. Au niveau mondial, les impacts potentiels sur les populations comprennent principalement des pénuries d'eau et de nourriture, une augmentation de la pauvreté, une augmentation des déplacements et des inondations côtières. Les risques de changement climatique dépendent des émissions cumulées de gaz à effet de serre, qui dépendent à leur tour des émissions annuelles au cours des prochaines décennies. 

Le rapport souligne que l'adaptation et l'atténuation sont des stratégies complémentaires pour réduire et gérer les risques liés au changement climatique, mais qu'aucune n'est suffisante en soi. 
Les moyens existent aujourd'hui pour limiter le changement climatique et construire un avenir plus durable et plus prospère. Toutefois, comme l'affirme ce document, qui présente peut-être le consensus scientifique le plus fort de l'histoire, la fenêtre d'action se referme très rapidement : 65 % du carbone compatible avec l'objectif d'une hausse de température de 2°C (par rapport à l'époque préindustrielle) a déjà été émis dans l'atmosphère. Selon ce rapport, les objectifs d'atténuation les plus ambitieux sont encore réalisables au prix d'une réduction de la croissance économique de 0,06 %, en tenant compte du fait que la croissance sans mesures d'atténuation est estimée entre 1,6 et 3,0 %. Cette réduction de la croissance se traduirait par un retard et des modifications profondes de la croissance, mais pas par une perte de croissance. 

En fin de compte, il appartient à l'humanité de mettre fin à ce qui a commencé avec les combustibles fossiles, mais paradoxalement, c'est l'action humaine qui génère le plus d'incertitude dans les projections climatiques.  Il appartient à l'humanité de garantir des niveaux acceptables de réchauffement. 

 

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