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Le dernier rapport spécial du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) sur l'impact du réchauffement planétaire sur les océans et la cryosphère (SORCC) a été approuvé et publié le 25 septembre. Pour l’élaboration du rapport, des centaines d'auteurs ont étudié la littérature scientifique la plus récente et en ont cité environ 7 000 publications scientifiques.
Leurs conclusions soulignent que le réchauffement de la planète a déjà atteint le seuil de 1°C au-dessus des niveaux préindustriels, et qui est notamment beaucoup plus élevé dans certaines régions montagneuses et arctiques en raison des émissions de gaz à effet de serre passées et actuelles. Le rapport considère qu'il existe des preuves accablantes que cela a de graves conséquences pour les écosystèmes et les populations.
Température annuelle moyenne du sol des forages dans les débris et le substratum rocheux dans les Alpes européennes, en Scandinavie et en Asie de la haute montagne*
Selon le rapport, les populations vivant dans les régions montagneuses sont de plus en plus exposées aux changements dans la disponibilité de l'eau et aux risques associés. En particulier, les glaciers, la neige, la glace et le pergélisol sont en déclin et continueront de l'être, et les projections suggèrent que cela pourrait accroître l'exposition de la population à certains risques naturels, comme les glissements de terrain, les avalanches, les chutes de pierres et les inondations.
Le rapport prévient que, dans un scénario d'émissions élevées, les glaciers plus petits situés, entre autres, en Europe, en Afrique de l'Est, dans la région tropicale des Andes et en Indonésie, perdront plus de 80% de leur masse de glace actuelle d'ici 2100. Le recul de la cryosphère dans les régions de haute montagne continuera d'avoir un impact négatif sur les loisirs, le tourisme et le patrimoine culturel. En outre, les changements dans la disponibilité de l'eau affecteront non seulement les habitants de ces régions de haute montagne, mais aussi les populations et les écosystèmes à plusieurs kilomètres en aval.
Le rapport souligne la nécessité d'agir d'urgence pour adopter des politiques climatiques ambitieuses qui réduisent les émissions et sont donc conformes à l'Accord de Paris. Comme on peut le déduire de ce travail et sur la base des résultats obtenus par le projet OPCC 2, les Pyrénées ne sont pas étrangers aux processus de changement mentionnés dans le rapport SROCC.
Nos montagnes ont connu un réchauffement qui dépasse 1,5ºC depuis 1950, et certainement 2ºC depuis la période préindustrielle. Cette augmentation thermique a entraîné une réduction de la couverture neigeuse et a conduit les glaciers à un recul qui les place dans une situation limite. Il est peu probable qu'aucun d'entre eux ne survive dans les trois prochaines décennies étant donné le rythme actuel de disparition.
Il est évident que ce réchauffement, très souvent en interaction avec des changements dans le couvert végétal et l'utilisation des sols, a affecté les écosystèmes (forêts, flore et faune), les lacs et la production de ruissellement dans nos montagnes, avec des effets clairs sur l'environnement et l'économie de toutes les régions en aval. Par conséquent, il est primordial de continuer à surveiller les changements environnementaux en cours et proposer les mesures d'adaptation les plus appropriées pour la région des Pyrénées.
*Noetzli, J. et al., 2018: Permafrost thermal state [in “State of the Climate in 2017”]. Bull. Am. Meterol. Soc.
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